Aquesta és una observació, no un judici diu Lledo en el seu punyent article sobre la judeofòbia europea. "Brussel·les no va ser triada per casualitat" afirma. I continua: "És la capital d'Europa! Aquest crim, espectacular, segella la unió entre Europa i l'Islam, com l'assassinat dels jueus en els anys 30 i 40 va segellar la unió d'Europa i el nazisme".
12/06/2014 || Us recomanem aquesta lectura punyent que ha publicat el cineasta i assagista algerià Jean-Pierre Lledo al Hufftington Post:
En Europe, on peut à nouveau tuer tranquillement des juifs
C'est un constat, pas une appréciation. Bruxelles n'a pas été élue par hasard, par le criminel et l'organisation dont il dépend. C'est la capitale de l'Europe ! Ce crime, spectaculaire, scelle l'union de l'Europe et de l'islamisme, comme le meurtre des juifs dans les années 30 et 40 avait scellé l'union de l'Europe et du nazisme.
Hitler annonça son projet presque 20 ans avant de passer à l'acte. Fut-il arrêté préventivement ? Non ! Fut-il même entravé, alors qu'il le mettait tranquillement en œuvre ? Nullement ! L'Europe, l'ancienne, collabora ! Quant à la nouvelle, outre-Atlantique, ignorait-elle ce qui se tramait dans les camps de la mort? Pas du tout! Bombarder les lignes de chemins de fer eut sauvé des millions de juifs. Le firent-ils? Que nenni!
Tout comme le nazisme, l'islamisme est un totalitarisme. Bien plus dangereux d'ailleurs, car il puise son inspiration dans une religion qui a un milliard d'adeptes. Il nourrit le même rêve fou de conquérir le monde. Et tout comme le nazisme, en préliminaire, de détruire les juifs. C'est-à-dire aujourd'hui Israël, où comme hier en Europe, se trouvent à nouveau 6 millions d'autres juifs, et même un peu plus...
L'expérience nazie a-t-elle servi au moins à se prémunir vis-à-vis d'autres semblables tentatives? L'islamisme, comme idéologie, a-t-il été condamné et combattu, au moins à titre préventif? Non et non! L'Iran a-t-elle été exclue de l'ONU pour avoir menacé de rayer de la carte Israël? Le Hamas qui a inscrit dans sa Charte fondatrice l'objectif de reconquérir toute ''la Palestine'', et conformément à l'eschatologie musulmane, de tuer les juifs jusqu'aux derniers, a-t-il été prié de la modifier pour obtenir le soutien de l'Europe et de l'Amérique? Non, toujours non! L'Europe sans la moindre garantie s'est précipitée (à Munich, allais-je écrire) pour adouber le nouveau gouvernement palestinien dit ''d'union nationale'' ou encore ''technocratique'', et le Hamas, d'un coup de baguette magique est redevenu légitime!
Ce qui donc a été possible hier, est encore possible aujourd'hui. L'idéologie criminelle n'est pas stigmatisée comme telle. Et les différentes étapes du passage à l'acte, qui précède la solution finale, non plus: on peut insulter, cogner, tuer un juif, menacer, boycotter, bombarder Israël. Et même l'effacer - en attendant- des cartes de géographie, dans les écoles de Mahmoud Abbas, sans parler de celles de Gaza, et sans parler des armoiries du Fatah et de l'OLP, sans parler de ces jingles de la TV de l'Autorité palestinienne où le nom des villes israéliennes font partie de la ''Palestine'', de Tel Aviv à Jéricho! Sans que tout cela n'émeuve le Consulat français de Jérusalem, qui a pourtant reçu officiellement la mission du Quai d'Orsay de représenter diplomatiquement la France en ''Palestine''. Pas plus d'ailleurs qu'il ne fut ému de la quenelle, ce signe rassembleur de la nouvelle judéophobie planétaire, ostensiblement exhibée par un artiste palestinien accueilli, avec d'autres, dans ses locaux, et dont la photo n'a même pas été dissimulée...
Cette jonction de l'islamisme et du nazisme n'est d'ailleurs pas une nouveauté. Le fondateur du panislamisme et du panarabisme, n'était autre, que le grand Muphti de Jérusalem qui dut son titre à l'Angleterre mandataire, dès les années 20. Et est-ce un hasard s'il se retrouva immédiatement aux côtés d'Hitler, à Berlin, prônant par la parole et le glaive, la destruction des juifs? De tous les juifs. Allant même jusqu'à reprocher à Ribbentrop de ne s'être occupé que des juifs d'Europe! Amin El Husseini avait sa place, toute sa place, au Tribunal de Nuremberg, en tant que grand criminel de guerre. Par quelle grâce y échappa-t-il ? Mais par la grâce de l'Europe, pardi ! Et notamment de la Grande-Bretagne, et de la France de De Gaulle qui l'hébergea luxueusement puis le laissa s'en retourner tranquillement au Moyen-Orient où pullulaient déjà les officiers nazis, arborant de nouveaux patronymes arabes, recyclés dans la propagande anti-israélienne, puis dans ''la juste-cause-du-peuple-palestinien''.
Les descendants politiques et généalogiques d'Amin El Husseini, lequel juste avant sa mort tint à déclarer qu'il partait tranquille puisque ''5 millions de Juifs'' étaient partis en fumée, l'ont-ils condamné, banni de leur Panthéon ? Jamais ! Ni Mahmoud Abbas. Ni hier Yasser Arafat qui s'enorgueillit même d'en être le petit neveu. Ni aujourd'hui Leïla Shahid, de la même famille des Hussein (famille d'Arabie, gardienne de la Mecque), et ''ambassadrice de la Palestine auprès de l'Union européenne''... Tiens, à Bruxelles ! Cette ambassadrice a-t-elle élevée sa voix pour défendre le Professeur Mohammed Dajani de l'Université palestinienne El Qods, attaqué de toutes parts pour avoir accompagné en Mars un groupe d'étudiants palestiniens à Auschwitz, et qui ces jours-ci vient d'être obligé de démissionner, démission aussitôt acceptée par le président sortant Sari Nusseibeh, et par son successeur Imad Abu Kishek ? Non, trois fois non !
L'Europe et l'Amérique qui s'émeuvent dès que les partis populistes dépassent le score de 20%, ont-ils de leurs côtés exigé la critique de l'héritage nazi des leaders palestiniens et arabes ? A ce stade, vous devinez tout seul.
C'est donc un constat, l'Europe fait bon ménage aujourd'hui avec l'islamisme, comme hier avec le nazisme. Chassés d'Afrique du Nord et récemment d'Egypte par les armées locales, les islamistes, accueillis à bras ouvert, ont élu domicile dans toute l'Europe, de la Suède à l'Espagne... DANS TOUTE L'EUROPE, occidentale et démocratique ! Dans les années 90, les intellectuels, artistes et démocrates algériens massacrés par les milices du GIA dénoncèrent cette complicité de l'Europe, l'ancienne et la nouvelle, outre-atlantique. Qui les écouta ? Les journalistes des grands titres français ''de gauche'' les qualifièrent aussitôt de ''suppôts du pouvoir''.
La conclusion logique est donc qu'en Europe, on continuera à massacrer des Juifs. Autant le savoir ! Et ce, quelles que soient les déclarations de ministres de l'intérieur. Minables, puisque tant pour Merah que pour Nemmouche, ils ont été pris en flagrant délit de faute professionnelle. Fichés comme de dangereux terroristes, on les laisse évoluer à loisir d'un pays à l'autre de cette Europe jusqu'à ce qu'ils atteignent leurs cibles.
Mais peut-on même parler de ''faute'' lorsque l'idéologie qui les nourrit, l'islamisme, n'est même pas déclarée hors-la-loi ? A peine, une négligence ! Eventuellement on changera le patron de la police, ou même le ministre...
On continuera à massacrer les Juifs en Europe parce que ''la passion génocidaire'' (livre de Georges Bensoussan) n'y est pas une folie passagère, mais inscrite dans son patrimoine culturel et religieux même, dont on s'est bien gardé jusqu'à présent d'en faire l'inventaire critique et surtout la totale épuration.
Et dans le monde arabo-musulman, on continuera de haïr le Juif et de vouloir l'occire, tant que ses théologues, et son intelligentsia ne s'attèleront pas à la même tâche, car pareillement la judéophobie (''Prêcheurs de haine'' de Taguieff) est inscrite profondément dans le patrimoine culturel musulman : on ne traite pas impunément les Juifs de ''singes'' et de ''cochons'' à longueur de siècles, et à longueur de pages, dans les trois textes les plus sacrés de la tradition islamique, le Coran, les Hadiths, et la Sira... On n'égorge pas impunément 600 à 900 Juifs, ''hommes en âge de se raser'', par la main du chef de guerre prophète Mohammed lui-même (le massacre de la tribu des Banu Qurayza est sobrement évoqué dans le Coran, mais avec un luxe de détails dans la Sira)...
On continuera à massacrer des Juifs, car à ces raisons relevant aujourd'hui quasiment de l'imaginaire et de la symbolique, s'ajoutent des raisons aggravantes, historiques, politiques, économiques, géostratégiques. Et on peut même se demander si cette étrange permissivité vis-à-vis des islamistes, en Europe même, l'ancienne et la nouvelle, ne viserait pas à leur faire accomplir le travail... par délégation, si je puis dire. Comme hier avec les nazis.
Il est d'ailleurs encore plus étrange que certains Juifs ne se soient pas encore aperçus que depuis Camus la peste avait, sinon changé de couleur, du moins pris une nouvelle teinte...
Le monde aujourd'hui, comme hier l'Europe, rêve d'unité, et n'a de cesse d'y advenir. Aujourd'hui avec le monde arabe, (''Eurabia'' de Bat Yé'Or). D'où toutes les opérations, notamment ''culturelles'', autour de la ''Méditerranée''. Et hier comme aujourd'hui, les Juifs/ Israël, sont vécus comme des empêcheurs d'unité. Qui n'a pas lu Jean-Claude Milner doit se précipiter sur les ''Penchants criminels de l'Europe démocratique''. Il y produit, magistralement, la démonstration que l'Europe n'a pu réaliser son unité qu'une fois la solution finale achevée, et que de ce point de vue c'était bien Hitler et le nazisme qui avait vaincu, puisque tel était leur principal objectif.
Non, Bruxelles n'a pas été choisi par hasard.
Mais bien parce qu'elle est la capitale de ces Etats Unis d'Europe, ce nouvel Empire qui a les ''Frontières d'Auschwitz'' (livre essentiel de Shmuel Trigano) bâti sur un vaste cimetière, et encore c'est beaucoup dire, puisque l'invention du four crématoire a même économisé l'espace ''vital''. Et aussi, parce qu'à ce titre, elle se veut aujourd'hui le fer de lance de la culpabilisation d'Israël par rapport au ''problème palestinien''.
Or, le ''problème palestinien'' est né d'une multitude de refus arabes que les Juifs puissent aussi s'autodéterminer sur une partie de leur terre historique, et même seulement sur un dixième de ce qui devait initialement leur revenir selon le Traité de San Rémo de 1922. Le Muphti de Jérusalem, toujours le même, Amin el Husseini, refusa toutes les propositions que lui fit Ben Gourion lors de très longues négociations secrètes dont l'échec se conclut à Londres en 1939, y compris celle d'une Fédération de trois pays souverains issus de la Palestine mandataire (le troisième pays étant la Transjordanie déjà offerte en 1921 par les Anglais à l'Emir Abdallah, un autre Hussein de la même famille d'Arabie gardienne de la Mecque, devenu en 1946 Jordanie, où vivent aujourd'hui 80% de ''Palestiniens'').
Tout le monde sait que la décision de l'ONU (Novembre 1947), de partager ce qui restait de cette Palestine mandataire, entre un ''Etat juif'' et un ''Etat arabe'', fut refusé par les Arabes, tant de ''Palestine'' que des pays avoisinants, se jetant aussitôt sur les Juifs, avec leurs milices puis leurs armées, et plus encore après la naissance de l'Etat d'Israël en Mai 48, avec un seul objectif déclaré : bouter les Juifs hors de Palestine !
C'est-à-dire hors de leur contrée historique, la Judée, que les Romains baptisèrent ''Palestine'', du nom de leurs pires ennemis, les Philistins...!
Mais peu de gens savent que les pays arabes refusèrent aussi la solution préconisée par une minorité de pays (Yougoslavie, Inde, etc...) de créer un Etat fédéral judéo-arabe. Les Arabo-musulmans, de Palestine et d'ailleurs, n'acceptèrent jamais qu'après 13 siècles de dhimmitude, d'obligation à porter des vêtements distinctifs et notamment la rouelle jaune, de persécutions, et d'humiliations les plus innommables, les Juifs puissent soudain prétendre s'émanciper et redevenir souverains. Et encore moins, réussir. Quelle insolence ! (Une si longue présence, ou Comment le monde arabe a perdu ses Juifs, Nathan Weinstock).
Et Weinstock insiste, il dit bien les Juifs, et non les ''sionistes'', car au 20e siècle, les premiers Juifs à se faire égorger, que ce soit en 1921 à Jérusalem, ou en 1929 à Hébron (''Le Juifs errant'', d'Albert Londres), ne furent pas des ''sionistes'', mais de bons vieux Juifs orthodoxes, habitués à l'antique dhimmitude, prêts à continuer cette vie d'inférieurs, et antisionistes pour cette raison autant que pour des raisons religieuses . Ce que l'ambassadrice Leïla Shahid a l'air d'ignorer, puisque partie au Salon du livre de Casablanca pour se faire le porte parole d'un livre qui célèbre les bonnes relations entre juifs et musulmans dans le monde islamique (sous la direction de Meddeb et de Stora, qui ne sont ni l'un ni l'autre des spécialistes de l'histoire juive, ou judéo-arabe !), elle ose dire droit dans l'œil de la caméra, que les Juifs n'y eurent jamais à se plaindre d'aucune violence ! Et ce à quelques mètres de livres tous plus antijuifs les uns que les autres, de ''Mein Kampf'' aux ''Protocoles des Sages de Sion'', édités dans tous les pays arabes, dans un Salon du livre dénoncé par sa virulence antijuive, y compris dans la presse française de ''gauche'', mais que l'ambassadrice n'a pas remarqués !
Alors oui, tant que l'Europe, l'ancienne et la nouvelle, ne sera pas en mesure de rappeler aux Arabo-musulmans de Palestine, et d'ailleurs, qu'il est la cause essentielle de son propre malheur, de sa Naqba, de sa ''catastrophe'' et que le peuple juif est pleinement légitime en Israël, parce qu'il a des droits que chaque pierre profère, on continuera d'y massacrer des Juifs. Est-elle en mesure de le faire?
J'en doute, puisque l'UNESCO elle-même cédant à la pression de son ''groupe arabe'' annula l'Exposition ''3500 d'histoire juive'' qui devait se tenir en janvier dernier à Paris, autre capitale, culturelle, de l'Europe, ancienne et nouvelle... ! Annulation scandaleuse qu'à ma connaissance seuls les Juifs dénoncèrent, et qui à cause de cela fut transformée en ''report'' de quelques mois (inauguration, le 11 juin prochain, c'est-à-dire dans cette période idéale d'examens et de préparation aux vacances).
Et j'en douterai tant qu'en un temps où tous les mouvements de libération nationale du monde sont portés aux nues, l'on puisse impunément en agonir un seul, comme par hasard celui du peuple juif, le sionisme, portant ainsi atteinte à la dignité non plus d'un homme, mais de tout un peuple.
Alors pour Nasser, Ben Bella, Khadafi, Saddam Hussein, Arafat, ce serait le paradis? Et pour Ben Gourion, l'enfer?
Non, l'Europe n'est décidément pas engagée dans cette voie de la vérité historique, puisqu'en France par exemple, la TV n'invite jamais Taguief, Milner, Weinstock, Bat Ye Or ou Trigano, mais Ramadan, Ramadan, toujours Ramadan !
Et tant qu'elle ne proclamera pas hors la loi l'islamisme et l'anti-sionisme, on continuera d'y assassiner des Juifs, parce que Juifs.
Ne pas vouloir comprendre cela, et ne pas exiger du monde arabo-musulman, comme PREALABLE qu'il reconnaisse solennellement les droits du peuple juif à un Etat souverain où il ne soit pas minoritaire et où il puisse s'autodéterminer - ce qui est à proprement parler la définition du sionisme - c'est vouloir forcer Israël à signer un nouveau Traité de Houdeïbya (signé par le prophète chef de guerre Mohammed pour 10 ans, et remis en cause une année après, lorsqu'il se renforça militairement).
En effet, rappelons que le monde arabe représenté par la Ligue arabe, puis à partir de 1964, le mouvement national palestinien, ont longtemps refusé de reconnaitre l'existence même d'Israël. Arafat, et aujourd'hui Mahmoud Abbas y ont été forcés. Et lorsque ce dernier, aujourd'hui, refuse de reconnaitre précisément Israël comme l'Etat du peuple juif, qu'est-ce à dire, sinon qu'il accepte Israël provisoirement, faute de mieux comme un fait, accompli mais réversible, comme une sorte de Traité de Houdeïbya.
La confirmation vient d'ailleurs de tomber : le porte-parole Hamas du nouveau gouvernement palestinien, Al Ghussein, révèle que lorsque M. Abbas dit reconnaitre Israël :'These words are meant to trick the Americans' ("Ces mots sont destinés à tromper les Américains").
Enfin, le Hamas affirme toujours dans sa Charte que son but est de faire disparaitre Israël (Art 11): ''La Palestine est une terre islamique waqf pour toutes les générations de musulmans jusqu'au jour de la résurrection''). Et l'Europe, l'ancienne et la nouvelle, n'ont même pas posé pour condition au nouveau gouvernement palestinien d'union nationale, la suppression de cet article, et de bien d'autres...
L'Europe, la nouvelle et l'ancienne, veut s'unir au monde arabo-musulman, nonobstant le fait que la Déclaration des '' Droits de l'Homme en Islam'' adoptée par les 57 pays de l'OCI (Organisation de la Conférence Islamique) contredit totalement la Déclaration universelle de l'ONU. Et manifestement, tels hier les Juifs en Europe, Israël aujourd'hui est le gêneur de cette ré-union de l'Occident et de l'Orient au goût municho-gazaoui.
N'ayant pu imposer les Frères musulmans dans les années 90 au peuple d'Algérie, et plus récemment aux autres peuples du Maghreb et d'Egypte, on voudrait aujourd'hui les imposer au peuple d'Israël par leur branche palestinienne, c'est-à-dire le Hamas. Menacé et mis sur la défensive par le Général Sissi, récemment devenu le président d'Egypte, le voilà à nouveau remis en scène et prêt à resservir.
Comment alors ne pas voir que la conclusion logique est qu'en Europe, on continuera à massacrer des Juifs ? Non parce qu'un loup solitaire aurait perdu le chemin de sa forêt. Mais pour des raisons structurelles. Parce que comme le dit Benjamin Murmelstein dans le dernier film de Lanzman8, lorsque l'on déboise, le climat change. Et le climat a certes bien changé. En Europe comme dans le monde arabo-musulman où l'on a aussi beaucoup déboisé, complètement même, puisqu'en quelques années, il s'est vidé de tous ses Juifs. Un million de Juifs ! Eux du moins eurent le choix entre la valise ou le cercueil.
Oui sans aucun doute, en Europe, on continuera à massacrer des Juifs. Autant le savoir.
Surtout, autant que les principaux concernés le sachent ! Y compris ceux qui n'ayant rien appris de l'histoire, pensent qu'être anti-sionistes ou anti-israéliens pourrait les préserver.
Le rêve d'effacer Israël n'a pas disparu. Au contraire il est le plus grand rêve du monde arabo-musulman, comme le reconnaissent, courageusement, même certains intellectuels arabes du Moyen Orient.
Bien avant l'Iran, Ben Bella, qui fut le premier président de cette république algérienne dont je fus le citoyen, avait déjà préconisé, dans les années 80, la bombe atomique pour rayer Israël de la carte. Effacement ainsi justifié : ''Israël est un véritable cancer greffé sur le monde arabe... Ce que nous voulons, nous autres Arabes, c'est être. Or nous ne pouvons être que si l'autre n'est pas."
Et s'il n'y aura pas de Shoah-bis, on ne le devra pas à l'Europe. Ni à l'ancienne, ni à la nouvelle. Ni encore aux alter-Juifs. Mais à l'existence même d'Israël et à la volonté du peuple juif de ne plus rétrocéder à quiconque son devoir d'autogestion et d'autodéfense.
Et n'en déplaise à feu Ben Bella, ses adeptes et disciples devront se trouver une autre manière d'exister.
Jean-Pierre Lledo est l'auteur de deux livres publiés récemment :
- La Révolution démocratique dans le Monde arabe/ Ah si c'était vrai !
- Le Monde arabe face à ses démons/ Nation, Islam, et Juif